La Chambre contentieuse-administrative de la Cour suprême, dans son arrêt n° 1510/2018, a rejeté le recours contentieux-administratif de la Generalitat de Catalunya contre l’Accord de la Commission déléguée aux Affaires économiques du Gouvernement du 15 septembre 2017, par lequel des mesures sont adoptées pour défendre l’intérêt général et garantir les services publics fondamentaux de la Communauté autonome de Catalogne, publié dans l’arrêté HFP/878/2017, du 15 septembre.
Le jugement inclut les conclusions suivantes :
« En adhérant au Fonds de financement des Communautés autonomes, par l’intermédiaire du compartiment FLA, conformément à la première disposition additionnelle de la loi organique 2/2012 et à l’article 22 du décret-loi royal 17/2014, la Communauté autonome de Catalogne s’est engagée à respecter les dispositions de toute disposition qui développe ce mécanisme de financement, une situation qui n’est pas nouvelle pour la Communauté autonome qui était déjà concernée en novembre 2015 et juillet 2017. Cela ne nécessite pas d’autre procédure que la procédure d’adoption de l’accord.
2 – Il n’était pas nécessaire de suivre la procédure de l’article 155 de la Constitution pour adopter les mesures de l’Accord attaqué. L’accord s’inscrit dans le cadre du respect des obligations de stabilité budgétaire et d’une partie de l’article 22.3 du décret-loi royal 17/2014, en raison de son importance constitutionnelle en matière d’autonomie financière.
En l’absence de l’article 155 de la Constitution, des mesures d’intervention économique telles que celles approuvées par l’accord attaqué peuvent être adoptées. Il semble excessif de prétendre en tout état de cause à la nécessité de recourir à la procédure de l’article 155.
Les faits postérieurs au présent pourvoi permettent de faire la distinction entre la procédure prévue à l’article 155 de la Constitution et l’adoption des mesures nécessaires visant à garantir que les fonds publics reçus par la Communauté autonome récurrente sont utilisés pour fournir des services publics et non à des fins déclarées inconstitutionnelles.
3 – Il est exclu que la seule voie possible pour l’adoption de mesures soit celle prévue aux articles 25 et 26 de la loi organique 2/2012.
L’obligation de se conformer aux accords et dispositions adoptés dans le cadre de la FLA couvre les mécanismes de contrôle et les conséquences en cas de non-respect de ses obligations, et il convient de souligner que cette obligation est fondée sur une situation de fait de non-respect du plan d’ajustement communautaire.
Le contrôle de gestion et la garantie d’utilisation des fonds obtenus à des fins budgétaires dans une Communauté qui n’a pas respecté le plan d’ajustement ne sont pas tenus de respecter l’article 26 en cas de non-respect des dispositions de son premier alinéa et de l’article 155 de la Constitution.
Le cadre juridique dans lequel l’accord est adopté, sa motivation et l’objectif qu’il poursuit s’inscrivent dans le cadre de la stabilité budgétaire, des mécanismes de stabilité et en particulier de l’ADF, conformément à la conditio legis qui implique l’adhésion volontaire à ce mécanisme de financement.
5 – L’accord est motivé, fondé sur un régime juridique autorisant son adoption, approuvé conformément à ce régime juridique, proportionné et adapté à l’objectif pour lequel il est spécifiquement prévu par celui-ci.
Il convient de rappeler que la législation catalane elle-même, depuis son statut, établit l’obligation de respecter le principe de légalité budgétaire, le lien entre les dépenses et leur finalité publique, conformément à la loi, et les conséquences du non-respect de ces règles.
7 – L’Accord adopte des mesures spécifiques pour garantir l’intérêt général et le fonctionnement des services publics en Catalogne, engagées envers le comportement public et notoire du Gouvernement catalan dans le cadre de la stabilité budgétaire qui délimite l’autonomie financière et les principes de responsabilité juridique et de sécurité, conformément à la doctrine constitutionnelle sur le même que l’Accord comprend.
8 – L’accord est fondé sur l’obligation de la Catalogne de respecter les règles du mécanisme de financement auquel elle a adhéré, ainsi que les dispositions et accords qui les développent. Il met en lumière des faits avérés de non-respect des règles et engagements de stabilité budgétaire qui sont appréciés pour leur impact sur les finances générales et sur le mécanisme de stabilité avec l’Union européenne dont l’Etat est garant, ex article 135 de la Constitution ».